La nuit de l’agro-écologie 2017 en Normandie : "Qui choisit ce que l’on mange ?"

L’AMAP d’Evreux a participé pour la seconde année à la nuit de l’agro-écologie. Ce sont près de 30 personnes qui se sont retrouvées à la maison de quartier du Clos-au-Duc le jeudi 22 juin 2017 juste après la distribution des "paniers". Le thème retenu était celui de la gouvernance alimentaire.

La soirée d’échanges s’est déroulée en trois temps :

 un premier focus sur l’évolution des comportements de consommation (sur la base des études du Centre d’études et de prospectives du Ministère en charge de l’agriculture) : poids de l’alimentation dans le budget des ménages, influences des marqueurs sociaux, émergence des nouvelles formes d’achat et demande sociétale pour des produits plus respectueux de l’environnement et de notre santé caractérisent ces principales évolutions. Le prix des produits reste le critère premier dans l’acte d’achat. La diminution des produits carnés est également à prendre en compte. L’explosion de la demande en produits de l’agriculture biologique offre des perspectives intéressantes pour le département de l’Eure qui se situe néanmoins dans le peloton de queue en matière de conversion à l’agriculture biologique, et ce, en dépit de la proximité des bassins de consommation de Rouen et de Paris. Enfin, la recherche des consommateurs d’une plus grande proximité avec les producteurs est également à souligner.

 Dans un second temps, l’outil « Projet alimentaire territorial » (PAT) a été présenté : la mobilisation de l’ensemble des acteurs à l’échelle d’un territoire est la clé de voûte pour développer un projet. A l’échelle de l’agglomération d’Evreux Porte Normande des opportunités existent dans la mesure où il existe un bassin agricole de production mais peu orientée vers les circuits courts. Les actions engagées par la DRAAF de Normandie pour la mise en place d’un réseau des PAT et pour son animation a été présentée.

 En troisième partie, Odile Dorchies, agricultrice à la Neuve Lyre (27) a témoigné de son expérience et des difficultés liées pour répondre à la distribution ou à la restauration hors foyer : régularité de la production, normes qualitatives de mise en marché, disponibilité et temps de travail, difficulté de se regrouper avec d’autres producteurs ont été de véritables freins pour le développement de l’activité.

Les échanges ont été très nourris tout au long de la soirée : les participants ont montré leur intérêt pour les questions agricoles et alimentaires. Les réalités auxquelles sont confrontées les exploitants dans un univers à la fois complexe et très encadré avec en parallèle une demande forte de la société pour une agriculture durable apparaissent largement méconnues.

A Evreux, ce jeudi 22 juin, un petit avant-goût des « états généraux de l’alimentation » annoncés par le Président de la république, s’est donc tenu à la maison de quartier du Clos-au-Duc : par ses modes de consommation, le citoyen peut orienter la production agricole vers un modèle plus résilient. De plus, il a le sentiment de rémunérer le producteur au juste prix lorsqu’il adhère à une AMAP.


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